L'histoire vue du ciel, épisode 1: Napoléon Bonaparte à Auxonne (1788 - 1791)
Contexte historique (pour les nuls):
Quand le jeune homme arrive le 15 juin 1788 il est anti français, haït le roi de France Louis XVI. Quand il en part le 14 juin 1791 il est profondément français, Officier de valeur reconnut et apprécié de ses chefs. Si l'histoire Auxonnaise de Napoléon est peu connue de nos jours, l'homme passa innapperçut aux yeux d'une bonne partie de la population locale qui lui rendra tout de même hommage des années plus tard.
Le polygone de Tillenay
Napoléon était un Artilleur de métier et peu de temps après son arrivée, le général Du Teil lui donna mission de tester de nouvelles techniques de tir au polygonne de Tillenay situé non loin d'Auxonne. Du 12 au 19 Aout le lieutenant Bonaparte se met au travail.
Plan du Polygone (Musée Bonaparte)
De nos jours je vous laisse peu de chance de le distinguer au sol, sur cette vieille carte d'état major datant d'après 1855 il est clairement visible
En 1940 l'Armée de l'Air photographie pour la première fois il a déjà "perdu" sa supposée forme en étoile
de nos jours:
La caserne Bonaparte
Bâtiment datant entre 1756 et 1761. En ces lieux et en particulier dans un batiment existerait toujours de nos jours l'ancienne chambre du futur Empereur. Il occupa en réalité deux chambres a divers endroits
Le Quartier Bonaparte, fut construit a proximité immédiate des tour du Signe et du Belvoir (XIe siècle) est séparé du Quartier Marey Monge par une simple route mais ce dernier quartier à une construction contemporaine de Napoléon Bonaparte (années 1780). De nos jours ils abritent le 511e Régiment du Train.
A l'époque du jeune officier c'est le regiment d'Artillerie de la Fère qui occupe les lieux, l'unité deviendra par la suite le 1er Regiment d'Artillerie basé de nos jours à Belfort, signe du destin l'unité sera engagée entre autre dans la célèbre Bataille de Marengo ou le génie tactique de Bonaparte éclatera au grand jour.
1924: premier cliché aérien connut
A cette époque j'ignore quelle unité y était stationnée, je vous ai cerclé de rouge les tours du Signe (droite) et du Belvoir (gauche). A cette époque le site à "assez peu" changé de l'époque révolutionnaire.
1940: La seconde guerre a éclaté
Le 4 juin 1940, des croix rouges sur les toits afins d'éviter un bombardement. Si en 1939/1940 le 1er Regiment d'Artillerie est revenu dans ses locaux historiques de la lointaine époque revolutionnaire à la date du cliché, l'armée française est sur le point de s'éffondrer.
1947: La libération est passée
En 1947 on devine un peu encore les croix rouges sur les toits. Le sort militaire de la caserne à cette époque m'est inconnu mais sur un terrain militaire annexe un camp de prisonnier Allemand y a été implanté (ci dessous)
Ci-dessus: le camp de prisonniers 84, à cette époque il est fermé et disparaitra rapidement. De nos jours une aire technique du régiment y est implantée (et si vous passez dans le coin vous appercevrez de la route un vieux blindé dont j'ignore le type mais chut c'est un secret)
La tour du Signe (ou du Cygne)
Cette tour est l'une des deux directement imbriquées dans le quartier Bonaparte. Dans cette Tour, y fut créé un club des officier, nommé club de la Calotte (de la forme de la tour). Ce club avait une constitution et ce fut Bonaparte qui fut chargé de la rédiger, ce club était "formé par les officiers de chaque régiment ayant un grade en dessous de celui de capitaine"
en 1924:
Si, de nos jours la dite tour existe toujours, vous la trouverez si vous passez dans le coin encastrée entre les deux quartiers militaires, un parking et un complexe sportif. Mais la cliché de 1924 résume parfaitement la situation de l'endroit aux époques Napoléoniennes, une tour dans les remparts face à la nature
Voir par ici la carte:
Emplacement signalé en vert fluo et dans une vue plus large vous devinez même les fortifications de Vauban (en dessous)
Tant que nous parlons fortifications, les rempart ont disparuts depuis bien longtemps en grande partie, le tracé de la fosse extérieure est visible de nos jours pour un oeil très exercé et abrite un ruisseau.
en 1947:
en 1960 (cadeau bonus)
en bas la tour du Signe, en haut la magnifique Tour Royale, Contrairement aux apparences la tour Royale quand à elle n'a jamais fait partie de la zone militaire
Les chambres de Bonaparte
En 1788, Bonaparte n'a pas marqué les esprits par sa présence, il faut dire qu'entre ses multiples absences (les mauvaises langues l'ont appelé le "Lieutenant Permissionnaire") et son faible grade, il n'était qu'un simple lieutenant en apprentissage. Bonaparte était affecté au régiment depuis 1785 et il arrive a Auxonne avec celui ci en 1788 et on manquait de place pour loger tout le monde, S'il fut prouvé que des officier furent logés en ville, l'officier Corse ne fut pas de ceux ci
Cette rue assez Ancienne à la particularité de quasiment réunir sur quelques dizaines de mètres uniquement des batiments qui ont été contemporains du jeune Lieutenant, le numéro 1 fut par exemple construit en 1695
Au numéro 5 il semblait rendre visite à des jeune filles "peu farouches", au numéro 7 le traiteur Dumont, chez qui il venait prendre ses repas et plus loin à l'Arsenal Vauban.
la rue Vauban de 1924
Résumons:
Au numéro 5: il semblerait que Bonaparte rendait des visites courtoises à deux jeunes filles.
Au numéro 6: Ici habitait le professeur Lombard dans un hotel particulier, Bonaparte y avait un cabinet ou se retirer. De nos jours une plaque se trouve sous les fenètres de la dite pièce, il sagit d'un lycée qui auparavent nommé lycée Bonparte, il fut débaptisé depuis.
Au numéro 7: Ici se trouvait le traiteur Dumont chez qui il se fit souvet remarquer pour ses retards aux heures des repas
L'Arsenal Vauban: Aujourd'hui devenu une annexe du Lycée Prieur, à l'époque on y stockait les canons. Napoléon y vint visiter le directeur.
Le même endroit en 1960
Et comme il y a toujours un "mais"...
... Selon d'autre source la dame Dumont habitait bien le 5 et Bonaparte y venait juste manger mais il occupait un cabinet retiré au numéro 7 chez le Professeur Lombart.... A suivre...
Le chêne Napoléon.
Là on vire dans le folklore... franchement le chêne ou tartempion aimait se reposer j'ai toujours eus un doute surtout quand l'arbre semble avoir disparut en cours de route dans les année 1960. Enfin bref admettons.
Bonaparte c'est une certitude aimait les longues promenades autour d'Auxonne, en grand marcheur il lui est arrivé en compagnie de son frère cadet d'aller jusqu'à Dole à une quinzaine de kilomètres de là (et pas que avec du plat) et faire l'aller retour dans la matinée.
Selon la légende il aurait aimé venir méditer au pied de cet arbre.
Le voilà en 1940 au bout de la flèche car c'est un peu compliqué de le voir.
En 1960, il est déjà plus net. De nos jours il existe encore.... bon sur les photos aériennes depuis la fin des année 1960 on ne le voit plus et l'actuel semble bien plus petit mais... ;)
Chateaux des Maillys
Dans ce château il rendait de régulière visites à Mme de Brebis (ici en 1968)
La statue du Lieutenant:
C'est bien après le règne de l'Empereur et même après sa mort qu'il fut décidé d'ériger une statue. Déjà durant le règne en 1806 il fut décidé d'ériger à l'entrée de la ville dans l'axe du Pont de France, un arc de Triomphe. Mais aucun travaux ne commença. le retour des Bourbons sur le trône de France fit capoter le projet définitivement.
Quand après 1830 une comission se format à Dijon pour ériger une Statue, la ville d'Auxonne s'y joignit à la condition qu'elle soit érigée à Auxonne, seul lieu légitime du département. Finalement le projet Dijonnais tombâ à l'eau.
A la suite des mésaventures Politiques de la France, le 15 mai 1853, le conseil municipal adopta la résolution d'ériger la fameuse statue sur la Place d'arme, face à la Mairie. Même s'il fut question en 1870, à la chute de Napoléon III, de la fondre pour faire des canons, elle resta en place
En 1924 (elle n'a que 68 ans mine de rien)
En 1947
En 1960
De nos jours ;)